« Je suis déçue mais je ne suis pas triste. Être arrivée jusqu’à la décision du 10 mai est déjà une victoire ».
Trần Tố Nga
L’UGVF prend acte de la décision du tribunal d’Evry et soutient Tran To Nga qui fait appel de cette décision. Nous avons toujours su que la vérité ne peut être obtenue sans une lutte de longue haleine. L’UGVF est et restera toujours à ses côtés dans son combat et sa quête de justice. La lutte continue. |
L’UGVF, membre du Comité de Soutien à Tran To Nga, vous adresse son communiqué de presse.
Près de sept ans après le début de la procédure judiciaire initiée par Tran To Nga contre les firmes agrochimiques ayant fabriqué ou vendu l’Agent Orange, le tribunal judiciaire d’Evry a donc rendu son jugement : il déclare irrecevables les demandes de Tran To Nga.
Le tribunal d’Evry a ainsi suivi les avocats des sociétés incriminées, selon lesquels les multinationales auraient seulement obéi à un ordre du gouvernement américain. En les estimant « bien fondées à se prévaloir de l’immunité de juridiction », le jugement ignore, de manière incompréhensible, les responsabilités des firmes à répondre de la toxicité de la dioxine connue depuis les années 60.
Les effets de l’Agent Orange se répercutent toujours sur la population vietnamienne et l’environnement dans l’iniquité la plus totale. Avec près de 80 millions de litres d’herbicides déversés et plus de 2 500 000 hectares touchés, ces épandages ont contaminé près de 4 millions de personnes (cancers, malformations), détruit 20 % des forêts du Sud du Vietnam et pollué 400 000 hectares de terres agricoles. S’y ajoutent la destruction de plus d’1 million d’hectares de forêt tropicale et la disparition d’une faune abondante. Aujourd’hui encore, des enfants d’une quatrième génération naissent handicapé-e-s au Vietnam du fait de l’Agent Orange.
Combien d’années avant que justice pour les victimes de l’Agent Orange soit rendue ?
Au-delà d’une décision les concernant, nous espérions également ouvrir la porte à une justice pour les victimes des guerres chimiques et des écocides, comme pour le scandale du chlordécone en Guadeloupe et en Martinique.
Cette décision nous rappelle cependant que la vérité est une lutte de longue haleine. Malgré notre déception, la volonté de nos associations n’en est que consolidée. Le combat pour obtenir justice pour Tran To Nga et pour toutes les victimes de l’Agent Orange ne s’arrête pas là.
Tran To Nga a donné immédiatement instruction à ses avocats d’interjeter appel de la décision rendue. Nous serons à ses côtés et lui souhaitons toute la force pour pouvoir mener son combat jusqu’au bout, comme nous l’avons fait depuis des décennies.
« Je suis déçue mais je ne suis pas triste. Être arrivée jusqu’à la décision du 10 mai est déjà une victoire. Je tiens à remercier toutes les personnes qui me soutiennent, » déclare Tran To Nga. « Samedi 15 mai, nous ne chanterons pas notre victoire mais nous crierons notre colère. »
Nous vous invitons à nous rejoindre le 11 mai pour une conférence de presse en présence de Tran To Nga, Amélie Lefebvre et André Bouny. Nous vous invitons également à participer le samedi 15 mai à la Marche contre Monsanto et l’agrochimie, pour faire entendre notre colère face à cette injustice et manifester ensemble notre soutien à Tran To Nga dans son combat contre les multinationales ayant fabriqué l’Agent Orange.
Comité de soutien à Tran To Nga