Revue de presse agent orange
Sélectionnée par Francis Gendreau
25/02/2020
Paris : huit heures de solidarité avec les victimes de l’agent orange/dioxine
Plus de 200 personnes (personnalités des sciences, des arts, de la société civile…) de Paris, des provinces, de l’île Maurice et des États Unis sont venues participer aux « Huit heures de solidarité avec les victimes de l’agent orange/dioxine », organisé à Paris par le Collectif-dioxine.
Plus de 45 ans après que la guerre du Vietnam (1955 et 1975) soit achevée, les Vietnamiens en subissent encore ses conséquences. L’agent orange/dioxine (AOD) utilisé par l’armée américaine comme herbicide pour dégager la jungle fait encore des victimes jusqu’aux troisième et quatrième générations.
Lors du débat et des échanges avec les participants aux « Huit heures avec les victimes de l’agent orange/dioxine », tenu le 22 février de 14h00 à 22h00 à Paris au centre Jean Dame (17, rue Léopold-Bellan), Trân Tô Nga, jeune journaliste pendant la guerre sur la piste Hô Chi Minh, exposée à l’agent orange, a expliqué que des études ont déjà montré un lien entre la présence de l’AOD et le développement de cancers de la prostate et du poumon, mais aussi de diabète, de cécité ou de malformations congénitales. Les populations locales, ainsi que les civils et militaires américains et alliés, ont été contaminés. La dioxine, qui est stockée dans la graisse, peut être relâchée dans l’organisme bien longtemps après la contamination.
Le procès de Trân Tô Nga contre les firmes américaines qui ont fabriqué ce produit chimique, le plus toxique inventé par des hommes, est non seulement celui de la justice pour elle-même, victime française défendue par des avocats français du tribunal d’Evry (Essonne) mais aussi pour toutes les victimes vietnamiennes, c’est-à-dire entre deux et cinq millions de personnes directement affectées par ce produit toxique. Or, les deux procès intentés par l’Association des victimes vietnamiennes de l’agent orange/dioxine (VAVA) aux États-Unis en 2004 et 2006 ont été déboutés par le juge Jack Weinstein au Tribunal de Première Instance. Pour le juge américain, l’herbicide n’était alors pas un poison, selon le droit international, et il n’y avait donc pas d’interdiction à l’utiliser. Les industriels américains viennent pourtant d’être condamnés en Corée du Sud à indemniser trente-neuf anciens combattants de la guerre du Vietnam, eux aussi victimes du défoliant.
Les pensionnaires du Village de l’amitié de Van Canh – Hanoi montrés dans le film « Lighter than Agent orange » de Matthias Léopold sont tous nés après-guerre. Ils appartiennent aux deuxième et troisième générations de victimes du terrible herbicide.
Cependant, le combat de Trân Tô Nga est aussi un combat politique par le refus américain de l’indemnisation : le 3 février 1994, le président Bill Clinton lève l’embargo instauré à la fin de la guerre par les États-Unis contre le Vietnam. Parmi les conditions posées par le gouvernement américain à cette décision figure le refus de toutes réparations de guerre.
Par ailleurs, rappelons qu’à Paris en 2009 l’AIJD (Association internationale des juristes démocrates) a instauré le tribunal d’opinion dénonçant le génocide (3) commis par les firmes américaines à l’encontre des victimes Vietnamiennes et, en 2012, a appelé le Conseil des droits de l’homme de l’ONU à protéger les intérêts des victimes, en abordant le procès de celle-ci lors de la 20e session du Conseil des droits de l’homme de l’ONU, le 28 juin 2012 à Genève (Suisse). La participation de la chorale Quê Huong, l’intermède de Marie Ann Tran avec quelques chansons et le concert de Watermelon Slim, ancien vétéran et victime américaine de l’AOD, ont été appréciés à ces « Huit heures de solidarité » avec Trân Tô Nga et les victimes soutenues par la VAVA.
Nguyên Dac Nhu Mai/CVN
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