Revue de presse Vietnam / Avril 2020
Sélectionnée par Francis Gendreau
01/04/20 – http://www.lefigaro.fr/
Confinement: les trésors du musée Cernuschi sans bouger de son canapé
Alors que le musée parisien consacré à l’art orientaliste a fermé ses portes pour cause de Covid-19, nous vous invitons à découvrir en images, quelques-uns de ses plus beaux objets.
Par Sophie De Santis
À défaut de pouvoir découvrir le nouveau parcours du musée Cernuschi – musée des arts de l’Asie de la Ville de Paris, les visiteurs sont conviés à une exploration en ligne de ses oeuvres (www.cernuschi.paris.fr).
Après neuf mois de travaux de rénovation, le musée Cernuschi, installé dans un charmant hôtel particulier au cœur du 8e arrondissement, dévoile, en effet, sous un nouveau jour ses riches collections dédiées aux arts de l’Asie extrême-orientale, provenant essentiellement de Chine, mais aussi du Japon, de la Corée et du Vietnam. Le parcours, plus aéré, autant chronologique que pédagogique, présente quelque 650 œuvres, datant de la préhistoire au XXIe siècle, dont plus de nouveaux objets sont à découvrir.
La visite (actuellement virtuelle) du musée est une invitation au voyage, dans l’esprit de son fondateur Henri Cernuschi (1821-1896). Ce patriote italien né à Milan et réfugié en France, était à la fois un banquier fortuné et un grand passionné d’art. Lors de son séjour en Asie entre 1871 et 1873, Cernuschi acquiert environ 4 000 œuvres, au Japon et en Chine.
À son retour, il les présente à l’Exposition orientaliste (1873-1874) qui se tient au Palais de l’Industrie. Puis, il fait construire un hôtel particulier rue Vélasquez, pour abriter cette immense collection. Il y réside et y organise des fêtes somptueuses. À la fin de sa vie, retiré à Menton, il lègue son hôtel et ses collections à la Ville de Paris, qui en fera le musée Cernuschi.
Au fil des vitrines, on découvre des bronzes, céramiques, bois laqués, peintures, estampes et photographies qui exerceront une grande fascination chez les artistes de l’époque comme Gustave Moreau ou le céramiste Théodore Deck. Les créateurs de manufactures renommées comme Barbedienne ou Christofle, y trouveront eux aussi l’inspiration.
Magnifique Tigre dit «tora» en bois laqué et doré
Parmi les pièces les plus remarquables, on est subjugué par ce magnifique Tigre dit «tora», en bois laqué et doré aux yeux incrustés (XVIII-XIXe siècle), ou encore par cette pièce majeure : le vase dit «la Tigresse», un bronze aux allures diaboliques du XIe siècle av. J.-C. La collection permet de plonger au cœur des différentes dynasties qui ont jalonné l’histoire de la Chine. Parmi les oeuvres contemporaines, on note les très belles céramiques de Zao Wou-ki et de Ru Xiaofan.
Enfin, sachez que le musée Cernuschi consacrera à l’automne prochain une grande exposition aux estampes japonaises exceptionnelles. Et cette fois, on pourra les voir de près !
03/04/2020 – http://www.rfi.fr
Le trafic des animaux sauvages sera-t-il brisé par le coronavirus ?
La funeste progression du coronavirus va-t-elle enfin mettre un terme au commerce des animaux sauvages ? Les principaux pays consommateurs, la Chine et le Vietnam, semblent enfin décidés à agir pour encadrer cette activité florissante, de l’Asie à l’Afrique.
Les scientifiques ne savent pas encore si le pangolin, espèce en voie de disparition prisée par les gourmets chinois, a vraiment été le vecteur du coronavirus. Mais par mesure de précaution, dès janvier, le marché de Wuhan où on pouvait en trouver en vente libre, a été fermé. Un mois plus tard sort un décret pour éliminer la consommation de la viande des animaux sauvages. Les comptes liés à ce commerce créés sur Internet ont été fermés et des centaines de milliers de produits ont été saisis. Le Vietnam, l’autre grand pays consommateur d’animaux sauvages, prend à son tour des mesures pour restreindre ce commerce. La cause animale est devenue une question de santé publique. Pour qu’elle soit entendue il faudra aussi trouver une solution économique car le marché du pangolin en particulier et plus globalement des animaux sauvages est aujourd’hui en plein essor.
Il existe même une filière officielle d’élevage, en Chine comme au Vietnam
Il y a aujourd’hui en Chine 20 000 fermes spécialisées. Encouragées depuis plusieurs décennies pour développer les régions rurales. Aujourd’hui le secteur pèse 75 milliards de dollars – d’après une étude académique chinoise datant de 2017. Pour vous donner un ordre de grandeur, en valeur cela représente la moitié du marché du porc dont la Chine est le premier producteur mondial. Les débouchés vont du cuir à la médecine traditionnelle en passant par l’alimentation. Déguster du pangolin, c’est un marqueur de réussite sociale. Le problème avec ces fermes, c’est qu’elles couvrent des trafics totalement illégaux, les animaux importés passent par ces fermes et sont vendus ensuite comme de la marchandise légale. Au Vietnam une licence d’élevage d’animaux sauvages se revend au prix fort. Cela permet d’écouler une marchandise arrivant directement des Philippines, de Malaisie ou d’Inde, et de plus en plus du continent africain.
En Afrique le Nigeria est devenu la plaque tournante du trafic de pangolin
C’est le constat fait cet automne par l’ONG justement nommée Traffic. Depuis 2016 ce trafic a explosé. Ces trois dernières années plus de la moitié des saisies mondiales d’écailles de pangolin, très recherchées pour la médecine traditionnelle chinoise, ont transité à un moment par le Nigeria. Un essor favorisé par la corruption ambiante et la grande tolérance avec ce type de délinquance. La première amende appliquée par la justice nigériane contre ce type de délit n’est que de quelques dollars alors que l’Ouganda condamne les trafiquants à de lourdes amendes et à des peines de prison. L’autre moteur du trafic c’est bien sûr la demande. Un pangolin est vendu 7 dollars au Nigeria, ses écailles se revendent 250 dollars au Vietnam qui est devenu le premier client du Nigeria. On verra d’ici un an si la Chine et le Vietnam ont vraiment agi sur le long terme pour réduire ce trafic. En 2003, le Sras transmis par la chauve- souris avait conduit la Chine à fermer ses marchés vivants. Six mois plus tard les marchés ont rouvert et le commerce est reparti de plus belle.
04/04/2020 – https://www.lecourrier.vn
COVID-19 : des mesures drastiques mises en place
Compte tenu des risques d’une propagation de la pandémie de COVID-19 sur son territoire, le Vietnam a appliqué des mesures draconiennes et des politiques humaines pour la freiner. Des initiatives soutenues par le peuple et la communauté internationale.
Face à l’évolution complexe du nouveau coronavirus SARS-CoV-2 (COVID-19), dans le monde, le 28 janvier dernier, le Premier ministre Nguyên Xuân Phuc a publié la directive N°05 relative à la prévention et la lutte contre cet « ennemi inconnu et invisible ». À ce titre, il a demandé de créer une équipe de « réaction rapide » et confié au ministère de la Santé la tâche d’annoncer les changements quotidiens de cette pandémie mondiale officiellement reconnue par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Le combat ne cesse de s’intensifier
Le Vietnam a préparé plusieurs scénarios et mis en place de nombreuses mesures rigoureuses lui permettant de diminuer efficacement la propagation de ce virus. De ce fait, le gouvernement a décidé de confier la mise en quarantaine et le traitement des personnes contaminées, à l’échelle locale. Les établissements médicaux suivent quotidiennement l’évolution des recherches internationales. Les médecins expérimentent de nouveaux médicaments pour éradiquer le virus. Le pays maintient un état de vigilance maximal et met tout en œuvre pour garantir la santé de la population et des touristes étrangers présents dans le pays.
Selon le rapport du ministère de la Santé, le Vietnam comptait au 23 mars 123 cas d’infection dont 17 guéris et aucun décès. Par ailleurs, des dizaines de milliers de personnes sont placées en quarantaine dans des centres hospitaliers et font l’objet d’un suivi médical à domicile.
« Le Vietnam a suffisamment de capacités, de ressources, d’expériences et de volonté pour prévenir et contrôler la pandémie. Pour protéger la santé de la population, nous sommes prêts à sacrifier certains intérêts économiques à court terme », a affirmé le Premier ministre Nguyên Xuân Phuc lors d’une réunion de la permanence du gouvernement le 13 mars à Hanoi.
En parallèle, les administrations et les organismes de niveau central à local obéissent aux politiques du gouvernement selon lesquelles les patients ou les personnes mises en quarantaine ou ayant un suivi médical à domicile doivent être bien soignés et traités. Jusqu’à présent, toutes les dépenses d’isolement, des tests ou de traitement sont prises en charge par le gouvernement.
Nombreux sont ceux qui estiment qu’il faut fermer les frontières même pour les Vietnamiens revenus de foyers épidémiques. Pourtant, le gouvernement a tout de même décidé de les accueillir, malgré les risques d’une large propagation de la pandémie. Jusqu’au 23 mars, la capitale Hanoi a accueilli, en coopération avec les organismes concernés, des milliers de citoyens vietnamiens de retour de zones épidémiques à l’aéroport international de Nôi Bài qui sont ensuite mis en quarantaine. Il s’agit essentiellement d’étudiants et de travailleurs depuis les Pays-Bas, la Pologne, l’Allemagne, le Royaume-Uni…
La province de Quang Ninh (Nord), quant à elle, a reçu jusqu’à maintenant, par le biais de l’aéroport international de Vân Dôn, et mis en quarantaine 2.302 citoyens vietnamiens en provenance des zones épidémiques comme la Chine et la République de Corée. En dehors des activités individuelles et des contrôles médicaux, la province a exonéré les frais de repas, de tests et de transports aux personnes restées à domicile pendant leurs deux semaines d’isolement. Cette politique est appliquée aussi bien aux Vietnamiens qu’aux étrangers.
L’esprit proactif et résolu du gouvernement vietnamien a été apprécié par l’OMS et de nombreux pays dans le monde. Lors d’une récente rencontre avec le Premier ministre Nguyên Xuân Phuc, le représentant en chef de l’OMS, le Docteur Kidong Park, a exprimé son admiration face à la solidarité des Vietnamiens dans la lutte contre le COVID-19. Il a salué les deux stratégies mises en œuvre par le gouvernement, qui se basent sur le traitement sur place et l’isolement. Les patients contaminés par le SARS-CoV-2 sont traités dans les établissements locaux au lieu d’être transportés dans ceux des grandes villes.
Une responsabilité collective
Les politiques et les actions du gouvernement du Vietnam ont été soutenues par l’ensemble de la société. Elles soulignent la responsabilité collective dont font preuve tous les acteurs du pays afin d’alléger le fardeau du gouvernement. Au 16 mars, des centaines de milliards de dôngs ont été collectées par groupes, entreprises, banques, organisations et particuliers dans la lutte contre la pandémie.
La Banque d’État du Vietnam a décidé de faire don de 110 milliards de dôngs au Fonds de prévention et de lutte contre le COVID-19. Le Premier ministre Nguyên Xuân Phuc a remercié tous ceux ayant participé financièrement à ces opérations de collecte. Il a demandé au Front de la Patrie du Vietnam de déclencher l’appel au don au profit des activités antiépidémiques. Cette campagne de soutien aidera le secteur de la santé à s’équiper davantage de matériel pour ce combat. À ce jour, il s’agit des premiers fruits suite aux mesures et politiques urgentes mises en place par le gouvernement vietnamien dans l’éradication de la pandémie. Huong Linh/CVN
07/04/20 – https://www.lefigaro.fr
Le Vietnam donne 550.000 masques à cinq pays de l’UE
Le Vietnam a remis mardi 550.000 masques à cinq pays de l’Union européenne, dont la France, l’Italie et l’Espagne, pour les aider à contenir l’épidémie de coronavirus qui a tué plus de 75.000 personnes dans le monde. Ces masques, conçus dans un tissu anti-microbien, ont été donnés aux ambassadeurs de France, d’Allemagne, d’Italie, d’Espagne et de Grande-Bretagne à Hanoi, a précisé le ministère vietnamien des Affaires étrangères.
Le Vietnam, qui compte à ce jour 245 cas de coronavirus mais officiellement aucun décès lié à ce virus apparu en Chine en décembre avant de se propager dans plus de 200 pays, a également fourni des masques et d’autres équipements médicaux à d’autres pays, dont la Chine, le Cambodge et Laos, a-t-il précisé.
13/04/2020 – https://lecourrier.vn
Les fabricants de masques textiles accélèrent la cadence
Les fabricants vietnamiens de masques textiles font tourner leurs ateliers de production pour répondre à la demande et réduire les dégâts causés par l’épidémie du nouveau coronavirus.
Le chef adjoint de l’Agence de l’export-import du ministère de l’Industrie et du Commerce Trân Thanh Hai a fait savoir que 50 entreprises ont rapporté au ministère qu’elles sont capables de produire 8 millions de masques par jour ou environ 200 millions par mois. Compte tenu du nombre des entreprises du secteur, la capacité nationale sera donc beaucoup plus élevée, d’autant plus les matériaux utilisés dans la fabrication des masques ne sont pas trop exigeants. Le Vietnam a une capacité suffisante pour devenir un important exportateur mondial de masques textiles, a-t-il déclaré à l’Agence Vietnamienne d’Information (VNA).
Cependant, pour être une filière à long terme, il faut tenir compte de certains facteurs, du fait que sur le marché mondial, les masques sont synonymes de masques médicaux, l’utilisation de masques en tissu n’est pas courante, d’où la nécessité d’informer les utilisateurs de leurs avantages, a-t-il indiqué.
Dans le même temps, la promotion commerciale et la recherche de clients étrangers devraient être renforcées comme ce produit vietnamien reste largement méconnu et la demande mondiale pourrait chuter une fois l’épidémie passée. Les entreprises sont recommandées de réfléchir sur la stabilité à long terme du marché des masques en tissu, d’accorder la priorité à la qualité des produits et de se conformer à la directive sur l’application de permis à l’exportation des masques sanitaires.
Selon la directive, les masques sanitaires ne sont exportés qu’en tant qu’aides humanitaires du gouvernement vietnamien. Leur quantité ne doit pas dépasser 25% de la production nationale en la matière, le reste devant être utilisé pour la prévention et le contrôle de l’épidémie. Le ministère de l’Industrie et du Commerce a demandé aux offices commerciaux vietnamiens dans les pays étrangers de rechercher des importateurs étrangers pour aider à vendre des masques textiles. VNA/CVN
14 avril 2020 – Accueil
Vietnam : fermeture d’une usine de Samsung après la découverte d’un cas de coronavirus
Les autorités de la province de Bac Ninh (nord) ont isolé une usine Samsung Electronics Vietnam et mis en quarantaine plusieurs employés après qu’un membre du personnel a été testé positif au coronavirus (Covid-19).
Quelque 106 personnes travaillant dans l’usine de Samsung étaient entrées en contact étroit avec le “patient 262”, un habitant du village de Ha Loi à Hanoi, qui a été confirmé infecté par le nouveau coronavirus lundi matin, ont indiqué les autorités locales de la province du nord.
Sur les 106 employés, 42 ont été envoyés dans une installation de quarantaine centralisée tandis que les autres font l’objet d’un suivi à leur domicile.
L’employé testé positif au Covid-19, qui travaille dans le département de contrôle de la qualité de l’usine qui produit des écrans de télévision, a voyagé chaque jour dans différents bus de l’entreprise, laissant supposer que le nombre de personnes ayant été en contact avec lui pourrait être plus important, selon la même source. L’homme de 26 ans n’a pas développé de signes de la maladie de Covid-19 à l’usine. Il a été mis en quarantaine le 6 avril.
Samsung a confirmé le cas, mais a déclaré que les lignes de production de Samsung Display au Vietnam n’avaient pas été affectées.
Samsung, le plus grand fabricant mondial de smartphones, est la plus grande entreprise à capitaux étrangers au Vietnam, employant environ 160.000 personnes. Samsung Electronics représente un quart des exportations du Vietnam, qui a signalé jusqu’à lundi soir 265 cas de Covid-19 et aucun décès.
15 avril 2020 – https://news-24.fr
Le Vietnam introduit des amendes pour “ fausses nouvelles » pour désinformation sur les coronavirus
by Erlando Haskett
HANOI (Reuters) – Un nouveau décret est entré en vigueur mercredi au Vietnam, introduisant des amendes pour la diffusion de « fausses nouvelles » ou de rumeurs sur les réseaux sociaux, au milieu de la diffusion rapide de commentaires en ligne sur le nouveau coronavirus dans le pays d’Asie du Sud-Est.
Les premiers cas de COVID-19 ont été détectés au Vietnam en janvier et le ministère de la Santé a signalé jusqu’à présent 267 infections sans décès, des chiffres bien inférieurs à ceux observés dans certains autres pays asiatiques.
Les autorités locales ont déjà infligé des amendes à des centaines de personnes pour avoir publié ce qu’elles ont décrit comme des «fausses nouvelles» sur le virus, en utilisant le terme popularisé par le président américain Donald Trump, sur la base des dispositions légales existantes. Mais le nouveau décret, rédigé en février, remplace celui de 2013 qui ne couvre pas spécifiquement les « fausses nouvelles », selon de nouvelles directives.
Une amende de 10 à 20 millions de dongs (426 à 853 dollars), équivalant à environ trois à six mois de salaire de base au Vietnam, sera infligée aux personnes qui utilisent les médias sociaux pour partager des informations fausses, mensongères, déformées ou calomnieuses, selon le décret.
Les nouvelles règles n’ont pas été spécifiquement rédigées pour traiter les commentaires des médias sociaux sur les coronavirus et s’étendent bien au-delà de ce sujet, suscitant l’inquiétude des groupes de défense des droits humains déjà exacerbés par une loi sur la cybersécurité en vigueur depuis l’année dernière. Selon le décret, des sanctions peuvent désormais être imposées à toute personne partageant des publications dont la circulation est interdite au Vietnam, des secrets d’État ou des cartes qui ne montrent pas les prétentions du Vietnam en mer de Chine méridionale.
«Ce décret fournit une autre arme puissante dans l’arsenal de répression en ligne des autorités vietnamiennes», a déclaré Tanya O’Carroll, directrice de la technologie à Amnesty International. « Il contient une série de dispositions qui violent de manière flagrante les obligations internationales du Vietnam en matière de droits de l’homme ».
Dans le cadre de la répression de la désinformation sur le coronavirus, les autorités ont lancé une campagne d’affichage publique portant le slogan «Fake news, real consequences». Des centaines d’amendes ont déjà été infligées, tandis que trois célébrités ont également été contraintes par les autorités de présenter des excuses publiques. Le mois dernier, une femme de la province de Ha Tinh, dans le centre-nord du pays, a été condamnée à une amende pour une publication sur Facebook dans laquelle elle a incorrectement déclaré que le coronavirus s’était propagé dans sa communauté locale. Le poste ne comptait que quelques «likes» avant que la police n’intervienne.
15/04/2020 – https://lepetitjournal.com
À Saigon et Hanoi, distanciation sociale prolongée jusqu’au 22 avril
À Saigon, Hanoi et dix autres localités du Vietnam, la distanciation sociale mise en place le 1er avril dernier sera prolongée jusqu’au 22 avril dans le cadre de la directive 16. Suite à la proposition du Comité de pilotage national pour la prévention et le contrôle du COVID-19, le Premier ministre a accepté de prolonger la mesure de distanciation sociale pour les zones définies « à haut risque » de transmission du virus, jusqu’au 22 avril minimum.
Dans cette liste figurent la capitale Hanoi, la métropole de Saigon, mais aussi les provinces de Lao Cai, Quang Ninh, Bac Ninh, Ninh Binh (Nord) ; Da Nang, Quang Nam, Binh Thuan, Khanh Hoa, Ha Tinh (centre) et la province de Tay Ninh, voisine du Cambodge. Cette liste n’est pas définitive, a précisé le Premier ministre Nguyen Xuan Phuc. En effet, quinze autres lieux au Vietnam sont déjà considérés « à risque » : Ha Nam, Hai Phong, Thai Nguyen, Nam Dinh, Lang Son au Nord, Nghe An, Thua Thien-Hue au centre, Binh Duong, Can Tho, Dong Nai, Kien Giang, Soc Trang, An Giang, Binh Phuoc et Dong Thap au Sud.
Renforcer l’encadrement de la distanciation sociale
L’objectif est de renforcer les différentes mesures de prévention et de lutte contre le coronavirus, relatives à la directive 16, notamment l’encadrement de la distanciation sociale ; si cette dernière a bien été respectée dès son entrée en vigueur, les villes de Hanoi et Ho Chi Minh Ville ont toutefois constaté un relâchement ces derniers jours, avec beaucoup de personnes dans les rues et une circulation dense.
L’une des préoccupations principales est également liée à la réapparition du virus chez certains patients, initialement considérés comme guéris ; on ignore encore si des restes du virus dans leur organisme ont réactivé la maladie, ou s’ils l’ont contractée une seconde fois.
Cette mesure de distanciation sociale sera donc réexaminée dans une semaine par le Comité de pilotage national pour la prévention et le contrôle du COVID-19. La décision finale de prolongation ou non de ce confinement reviendra au Premier ministre.
19 avril 2020 – https://www.lefigaro.fr
Coronavirus : comment le Vietnam a limité la propagation du virus
Le pays frontalier de la Chine n’a enregistré aucun décès lié au Covid-19 et très peu de cas de contamination.
268 cas, 198 guérisons et 0 mort. Avec ce bilan, le Vietnam devient un exemple dans la lutte contre le coronavirus, y compris pour les pays occidentaux. Comment ce pays, pourtant frontalier à la Chine et pays en développement est-il parvenu à limiter la propagation du virus ? Au Journal du Dimanche, Kidong Park, représentant de l’Organisation mondiale de la santé au Vietnam, explique : «Dès les premiers cas de contamination en Chine, le gouvernement vietnamien a pris la menace très au sérieux». En effet, à la mi-janvier, un comité de gestion de crise a vu le jour réunissant ministères, médecins et scientifiques afin d’anticiper l’expansion du Covid-19. Une réunion au cours de laquelle le premier ministre Nguyen Xuan Phuc a déclaré «la guerre» au coronavirus. «Combattre l’épidémie, c’est combattre l’ennemi», a-t-il assuré à la fin du mois de janvier.
En comparaison avec les autres pays asiatiques tels que la Corée du Sud ou Singapour, le Vietnam n’a pas les moyens financiers d’éradiquer le virus. Le pays aux 94 millions d’habitants a donc entrepris une stratégie définie par le Financial Times comme «low cost». Plutôt que de se lancer dans des tests de masse, comme ça a été le cas en Corée du Sud, le Vietnam s’est concentré sur l’isolement des personnes infectées et la recherche de tous leurs contacts. Ainsi, depuis le début de la crise, le pays communiste n’a effectué que 120.000 tests principalement sur les personnes revenues des zones de pandémie. En comparaison, au 20 mars, la Corée du Sud avait testé 338.000 personnes.
Quarantaines massives
Outre la recherche agressive des contacts des personnes infectées, Hanoi a aussi introduit une quarantaine obligatoire de 14 jours pour toutes les personnes arrivant dans le pays. Dès lors que le premier cas positif a été enregistré, le gouvernement a pris la décision de suspendre le trafic aérien avec la Chine et de condamner les 1 000 kilomètres de frontière terrestre.«La majorité des cas sont importés. Beaucoup sont de jeunes Vietnamiens de retour d’études ou de voyage depuis l’étranger qui ont été stoppés à l’aéroport, limitant ainsi les transmissions locales», précise Kidong Park au JDD.
Puis le 13 février, le Vietnam est devenu le premier pays après la Chine à fermer une grande zone résidentielle en imposant, pour la première fois, une quarantaine de 21 jours dans la commune de Son Loi, au nord de Hanoi, où vivent plus de 10.000 personnes, après que des cas ont été retracés parmi les travailleurs revenant de Wuhan. Plus récemment, le 13 avril, une usine Samsung a été fermée et 106 employés ont été placés en isolement après qu’un ouvrier a été contaminé. Au total, 75.000 personnes ont été confinées.
Enfin, les écoles ont ensuite été fermées après les vacances du nouvel an lunaire, le Têt. Le port du masque pour toute la population est également devenu obligatoire. La réaction du Vietnam a été saluée par les autorités sanitaires. Kidong Park a loué le Vietnam pour sa
«proactivité et sa cohérence tout au long de la réponse».
L’application de ces mesures n’a pu être possible que grâce au respect de ces décisions par les habitants. Il faut dire que le parti est omniprésent. Malgré une approche presque autoritaire – les personnes trouvées en train de partager de fausses informations sur le virus ont été convoquées et environ 800 ont été condamnées à une amende -, les efforts du gouvernement ont recueilli le soutien populaire. Sur les réseaux sociaux, des messages acclament les professionnels de santé et les mêmes reprennent le style de l’affiche de propagande virale :
«Rester chez soi, c’est aimer son pays !» Les artistes locaux reprennent également une chanson de prévention créée par les autorités sanitaires vietnamiennes.
22 avril 2020 – https://www.lemonde.fr
Au Vietnam, le gouvernement a ralenti l’accès à Facebook pour imposer de nouvelles règles de censure
En pleine pandémie, l’accès à Facebook, Messenger et Instagram a été très fortement restreint, jusqu’à ce que le réseau social accepte de bloquer davantage de messages.
Des serveurs utilisés par Facebook au Vietnam ont été mis hors-ligne en début d’année, à la demande du gouvernement vietnamien, selon des sources internes au réseau social citées par l’agence Reuters. Entre mi-février et début avril, l’accès à Facebook, Messenger et Instagram (tous détenus par la firme Facebook) a été très fortement ralenti dans le pays, alors que le gouvernement demandait au réseau social d’appliquer des règles plus dures de censure de messages « anti-étatiques ». Selon les sources citées par Reuters, les ralentissements étaient directement liés aux demandes du gouvernement vietnamien. Ils ont cessé lorsque Facebook a accepté d’appliquer les nouvelles règles. Le réseau social a confirmé, dans un communiqué, avoir accepté d’appliquer, après les avoir contestées, de nouvelles règles qui « limitent l’accès à des contenus jugés illégaux ».
« Invitation aux censeurs »
Les médias d’Etat vietnamiens avaient expliqué les ralentissements par des problèmes techniques sur un câble sous-marin – une explication peu crédible, les autres services Internet n’ayant pas été affectés de la même manière par des ralentissements. Les difficultés d’accès ont été particulièrement vives alors que Facebook, Messenger et Instagram connaissaient de forts pics d’utilisation liés à la crise sanitaire.
L’organisation de défense des droits de l’homme Amnesty International a appelé Facebook à revenir sur sa décision d’appliquer les nouvelles règles de censure. « C’est un dangereux précédent. Les gouvernements du monde entier vont voir dans cette décision une invitation ouverte à enrôler Facebook au service de la censure d’Etat », a dit l’organisation, dans un communiqué, le 22 avril. Malgré des réformes plus libérales économiquement et socialement conduites ces dernières années, le Vietnam reste l’un des pays où la liberté d’expression est la plus restreinte dans le monde. Le pays est classé 175 sur 180 dans le classement annuel de l’organisation Reporters sans frontières.
April 23, 2020 – https://e.vnexpress.net
Man jailed for posting false news on Covid-19 death
By Pham Du
A Thai Nguyen Province court has sentenced a local man to six months in jail for making false claims about a Covid-19 death on Facebook. Pham Van Hai, 31, was found guilty of « illegally posting or using information on computer networks and telecommunication networks, » an offense that carries a jail term of up to seven years.
Last year, after breaking up with his girlfriend, Hai took over her Facebook account. On April
10 this year in the account he posted that Thai Nguyen had had a Covid-19 death but the government had concealed it. When many of his friends asked about it, he claimed this was « true » and the dead person was a 27-year-old man. He received hundreds of likes and shares, and sparked fear among local people.
Since the pandemic broke out in late January, authorities have slapped fines of up to 15 million ($427- 641) on hundreds of individuals for posting fake news. At a meeting earlier this month Prime Minister Nguyen Xuan Phuc ordered stricter penalties for those posting fake news on Covid-19. Now authorities are resorting to criminal charges with attendant jail terms of up to seven years. Two men in the central provinces of Nghe An and Lam Dong also face criminal charges for making false claims on social media about Covid-19 deaths in Vietnam and a government cover-up.
Vietnam has recorded 268 Covid-19 cases, 44 of them active, and there have been no deaths.
Traduction : Un tribunal de la province de Thai Nguyen a condamné un homme à six mois de prison pour avoir fait de fausses allégations sur Facebook d’un cas de décès dû au Covid-19. Pham Van Hai, 31 ans, a été reconnu coupable d’avoir « affiché ou utilisé illégalement des informations sur des réseaux informatiques et des réseaux de télécommunications », une infraction passible d’une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à sept ans. L’année dernière, après avoir rompu avec sa petite amie, Hai a repris son compte Facebook. Le 10 avril de cette année, il a publié sur son compte que Thai Nguyen avait eu un décès Covid-19 mais que le gouvernement l’avait caché. Lorsque plusieurs de ses amis l’ont demandé, il a affirmé que c’était « vrai » et que la personne décédée était un homme de 27 ans. Il a reçu des centaines de likes et de partages, et a suscité la peur parmi la population locale. Depuis que la pandémie a éclaté fin janvier, les autorités ont infligé des amendes pouvant aller jusqu’à 15 millions (427-641 $) à des centaines de personnes pour avoir publié de fausses nouvelles. Lors d’une réunion au début du mois, le Premier ministre Nguyen Xuan Phuc a ordonné des sanctions plus sévères à ceux qui publient de fausses informations sur Covid-19. Maintenant, les autorités ont recours à des peines de prison pouvant aller jusqu’à sept ans. Deux hommes dans les provinces centrales de Nghe An et Lam Dong font également face à la justice pour avoir fait de fausses déclarations sur les médias sociaux au sujet des décès de Covid-19 au Vietnam et d’une dissimulation gouvernementale. Le Vietnam a enregistré 268 cas de Covid-19, dont 44 actifs, et il n’y a eu aucun décès.
28/04/2020 – https://lecourrier.vn
La Banque mondiale prévoit une forte baisse des envois de fonds au Vietnam
La Banque mondiale (BM) s’attend à une chute de 13% des envois de fonds des travailleurs immigrés vers leurs pays d’Asie de l’Est et du Pacifique dont le Vietnam fait partie. Une baisse en raison de la crise économique provoquée par la pandémie du COVID-19.
Selon un récent rapport de la Banque mondiale sur les migrations et les envois de fonds, en 2020, les envois de fonds à destination de tous les pays du monde devraient reculer de 20% en raison de la pandémie. Il s’agirait de la plus forte baisse de ces dernières années, principalement en raison de la baisse des revenus et de l’emploi des travailleurs immigrés, qui est le groupe le plus vulnérable aux pertes d’emplois et de revenus en raison de la crise économique des pays d’accueil. Bien que non spécifié, mais selon les prévisions, le flux des envois de fonds vers l’Asie de l’Est et le Pacifique diminuera de 13%. Ceci est le résultat d’une baisse des flux de trésorerie en provenance des États-Unis, la plus grande source de transferts de fonds de cette région. Selon les prévisions, les envois de fonds se rétabliront et augmenteront de 7,5% en 2021.
Selon les données de la BM, le Vietnam a été le troisième plus grand destinataire de transferts de fonds dans la région Asie de l’Est-Pacifique en 2019, avec 17 milliards d’USD, soit 6,5% du PIB. En 2019, le Vietnam était à l’échelle mondiale l’un des 10 pays recevant le plus d’envois de fonds de sa diaspora. CPV/VNA/CVN
29 avril 2020 – http://www.nouvelobs.com
Vietnam: l’art de la propagande pour mobiliser face au coronavirus
Hanoi (AFP) – Une femme médecin aux allures de soldat qui incite à se confiner pour combattre le coronavirus, un fonctionnaire héroïque qui désinfecte une rue : les affiches de propagande, très prisées au Vietnam, fleurissent de nouveau dans le pays pour mobiliser la population face à la pandémie. Accompagnés de slogans tels que « rester chez soi, c’est aimer son pays », les dessins colorés – placardés sur des commerces, des arrêts de bus ou des ronds-points – incitent aussi les habitants à se présenter aux autorités s’ils ressentent le moindre symptôme et à dénoncer les récalcitrants qui ne le feraient pas.
700.000 affiches vont être posées dans le pays, réalisées par dix « artistes de propagande » sélectionnés par le régime communiste, d’après le ministère de la Culture vietnamien. Tran Duy Truc, qui pratique cet art depuis près de 60 ans, est l’un d’entre eux. « Les artistes peuvent être vus comme des combattants », explique-t-il à l’AFP. Nos dessins doivent « aider la population à combattre l’ennemi ». Depuis le début de la crise, la jeune génération utilise aussi ce style sur les réseaux sociaux. Un genre choisi car « il est associé à des émotions patriotiques », explique le graphiste Le Duc Hiep dont le dessin d’une femme médecin, le drapeau vietnamien épinglé sur la poitrine et tenant par la main un habitant pour l’inciter à rester chez lui, a été partagé des milliers de fois sur Facebook.
L’art de la propagande a été très utilisé par le Vietnam dans sa guerre contre les Etats-Unis dans les années 1970 pour encourager les soldats sur le front, renforcer le patriotisme et développer les idées socialistes. Il ressurgit sporadiquement, notamment lors des congrès du parti unique.
Avec moins de 300 cas de coronavirus et zéro décès recensés, le régime semble réussir pour le moment à juguler la pandémie grâce à une politique stricte de quarantaine et de suivi des personnes infectées. Fort de ce succès apparent, il a commencé à sortir du confinement la semaine dernière, autorisant la réouverture de certains commerces.
30/04/2020 – https://lecourrier.vn
Parution du livre « La campagne Hô Chi Minh au cœur de Paris »
À l’occasion du 45e anniversaire de la libération du Sud et de la réunification nationale, les Éditions Thê Gioi ont présenté aux lecteurs la version française du livre La campagne Hô Chi Minh au cœur de Paris de Vo Van Sung.
C’est en 2005, à l’occasion du 30e anniversaire de la victoire de la campagne Hô Chi Minh, que Vo Van Sung retraça ses souvenirs de l’époque sous le titre de Chiến dịch Hồ Chí Minh giữa lòng Paris (La campagne Hô Chi Minh au cœur de Paris). L’auteur représenta le Vietnam à Paris lorsque se déroulèrent les évènements qui marquèrent la réunification du pays après 21 ans de séparation entre le Nord et le Sud.
Vo Van Sung illustre comment cette victoire fut le fruit d’une lutte menée sur trois fronts : militaire bien sûr, mais aussi diplomatique et politique. La lutte politique, orchestrée par le Parti des travailleurs du Vietnam (PTV), prônait le droit à l’indépendance, l’autodétermination et la souveraineté qu’avaient octroyé au Vietnam les Accords de Genève de 1954, confirmés par ceux de Paris en 1973. La lutte militaire, menée sur cinq axes convergeant sur Saigon en avril 1975, fit la gloire de l’Armée populaire du Vietnam par son extraordinaire rapidité. Elle apporta la preuve de son excellence tant sur le plan stratégique que sur son efficacité sur le terrain. C’est tout particulièrement sur la lutte diplomatique que l’ouvrage de Vo Van Sung concentre de nombreux renseignements inédits. Hormis quelques archives conservées au ministère des Affaires étrangères, il existait peu d’informations à ce sujet.
Un témoin spécial
En poste à Paris, Vo Van Sung fut en première ligne pour observer et analyser les évènements. Il prit part aux pourparlers secrets entre Lê Đuc Tho1 et Kissinger2 de 1971 à 1973 en tant que représentant de la République démocratique du Vietnam (RDV), et fut l’un des cinq membres de sa délégation à la signature des Accords de Paris du 27 janvier 1973. Dès que furent rétablies les relations diplomatiques entre la France et le Vietnam, en avril 1973, Vo Van Sung occupa le poste d’ambassadeur à Paris, qu’il conserva en 1981. À la fois témoin et acteur des efforts du Vietnam au printemps 1973 pour affirmer sa position sur la scène internationale, il joua un rôle important en dirigeant et coordonnant les actions menées tant par la diplomatie officielle que par les Vietnamiens résidant en France et en Europe de l’Ouest.
Ces forces furent nombreuses, avec au premier rang le Parti communiste français (PCF) mais aussi plusieurs personnalités du mouvement gaulliste de gauche ainsi que des membres de gouvernements et des personnalités politiques de pays asiatiques, africains et d’Amérique latine. Une lutte qui mérita bien son nom de campagne diplomatique.
Avec un style direct et unique, les mémoires ne sont pas seulement un document historique rare sur le peuple vietnamien, sur le mouvement des Vietnamiens d’outre-mer (Viêt kiêu) et des amis français dans la période qui a suivi la signature des Accords de Paris en 1973 jusqu’en 1975. L’ouvrage retrace également les sentiments profonds des Viêt kiêu et l’amitié sincère des alliés internationaux de l’Europe occidentale, voire de l’Amérique envers le Vietnam. Après sa première parution en 2005, les mémoires de l’ambassadeur Vo Van Sung ont été réédités à deux reprises, en 2012 et 2015. La version française du livre a été traduite par la Dr en sciences et histoire Nguyên Dac Nhu Mai, une Française d’origine vietnamienne. Sa génération a témoigné et participé aux activités de lutte des Vietnamiens d’outre-mer, contribuant à l’œuvre de libération et de réunification nationale.
Un livre hommage
Parlant sommairement des mémoires de l’ambassadeur Vo Van Sung, la traductrice Nguyên Dac Nhu Mai a indiqué que La campagne Hô Chi Minh au cœur de Paris retrace les stratégies du Vietnam pour vaincre les États-Unis et sa puissante armada. Le Vietnam et les Vietnamiens unis, guidés par le Président Hô Chi Minh, furent déterminés à mener la lutte pour l’indépendance du pays tant sur le terrain militaire que sur le terrain politique et diplomatique. À Paris, sur l’avenue Kléber, pendant cinq ans, les responsables des deux délégations, du Gouvernement de la République démocratique du Vietnam et du Gouvernement révolutionnaire provisoire (GRP) menèrent les négociations avec le gouvernement des États-Unis et le gouvernement de la République du Sud Vietnam pour arriver à la signature des Accords de janvier 1973. Cependant, le gouvernement de la République du Sud Vietnam ne ratifia pas ces accords. La guerre perdura jusqu’à l’entrée des troupes conjointes du Nord et du Front de libération nationale (FLN) pour libérer Saigon le 30 avril 1975.
Nguyên Dac Nhu Mai a expliqué sa décision de traduire cet ouvrage : “La traduction française du livre de l’ambassadeur Vo Van Sung permet aux amis et collègues français, francophones et étrangers d’être plus informés sur les tenants et les aboutissants des Accords de Paris, les plus longs dans l’histoire du XXe siècle. De plus, Vo Van Sung souhaitait remercier vivement la France, et celles et ceux qui ont aidé et soutenu les deux délégations pendant leurs séjours à Choisy-le-Roi et Verrières-le-Buisson, le Parti communiste français (PCF), l’Union générale des Vietnamiens de France (UGVF), l’Association d’amitié franco-vietnamienne (AAFV), et tous ses amis partout dans le monde”.
Elle s’est aussi confiée sur les difficultés rencontrées pendant la traduction : “Ma version faite dès 2006 a été retardée par les problèmes de santé de Charles Fourniau, président de l’AAFV en charge d’écrire la préface. L’annonce de son décès peu de temps après et la maladie de S.E. Vo Van Sung, ont été des coups durs. Cependant, la sortie du livre « La campagne Hô Chi Minh au cœur de Paris » concorde avec la célébration des 45 ans de la victoire du peuple vietnamien menant à la réunification du Vietnam en 1975”.
Kim Hoa/CVN
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1 Lê Đức Thọ (1911-1990) : un des négociateurs des Accords de paix de Paris, représentant la délégation du gouvernement de la République démocratique du Vietnam à la conférence de Paris.
2 Kissinger : secrétaire d’État américain, l’un des artisans de la signature des Accords de paix de Paris.
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